Paris Quartier d’été a décidemment un programme bien alléchant pour cette édition 2012.
Entre le Shaga dans une caserne de pompier, dans un jardin secret, perché dans les arbres, dans une bibliothèque, dans un lieu secret ou dans un lieu top secret… le choix a été dur et j’ai finalement choisi le lieu top secret. C’est donc seulement cette semaine que j’ai su où allait avoir lieu la représentation du dimanche 5 aout 2012 au 9 Passage Boudin dans le vingtième arrondissement de Paris.
Nous voici donc devant une maison dans un petit passage parisien. Sous la pluie, on nous informe que la représentation sera donnée via les 3 fenêtres de la maison et que les spectateurs seront installés à l’extérieur sur des petits tabourets portables pour les premiers arrivés et sur des galettes pour les autres.
La pièce de Duras est unique en son genre (du moins du haut de ma connaissance théâtrale….). Une pièce de l’absurde pas trop absurde où l’histoire suit tranquillement son court avec sa propre logique. Une pièce drôle, légère… une pépite, un ovni du théâtre.
Je vous dirais bien d’aller voir cette pièce, d’autant plus que si elle ne plait pas le risque d’ennui reste faible car la pièce dure moins d’une heure ; malheureusement, c’était dimanche soir la dernière représentation dans le cadre de Paris Quartier d’été.
Dans le cadre du jeu concours De Visu, j’ai visité l’ancienne manufacture d’allumettes d’Aubervilliers.
Avant de se plonger rapidement dans l’histoire de cette usine, il faut savoir que l’invention de l’allumette au 19ème siècle a été révolutionnaire. Jusqu’à présent, il fallait, pour avoir du feu chez soi, le conserver à tout prix notamment via des bougies à maintenir allumées en permanence. Avec l’invention de l’allumette, plus de problème : par simple frottement sur quelque surface que ce soit, hop l’allumette s’enflammait et on obtenait du feu. L’allumette était donc quelque chose de sacré.
Pourquoi donc mettre cette ancienne manufacture d’allumettes dans le parcours de De Visu ? Pour deux raisons :
- parce que cette usine a été le berceau du syndicalisme en France
- parce que la cheminé de l’usine fait aujourd’hui parti du patrimoine historique de France.
Cette visite organisé par De Visu, c’est donc l’occasion de découvrir toute une histoire sur une industrie inconnue.
Au début des années 1900, les usines d’allumettes faisaient partie des entreprises « insalubres, incommodes et dangereuses » car après tout on y travaillait avec du souffre en permanence. « On » y travaillait ? Principalement des femmes et des enfants. Le souffre blanc qui pouvait rapidement s’enflammer mais surtout qui provoquait « le mal chimique » : la nécrose de la mâchoire. Les employés de l’usine se sont organisés et ont protesté contre ces conditions de travail qui mettaient leur vie en danger et c’est pourquoi aujourd’hui les têtes d’allumettes sont rouges et nettement moins inflammable.
L’usine a été partiellement détruite ou modifiée, pendant un temps les bureaux de la Documentation Francaise s’y sont même installés, cependant la cheminé construite avec 1200 tonnes de brique ne fut jamais touchée. Particulièrement moderne pour l’époque, la manufacture a été une des premières à bénéficier de sa propre centrale en 1910 mais surtout a porté un soin particulier à son architecture ce qui était très rare à l’époque. Tous ces éléments ont conduit à un classement de la cheminée dans la liste des monuments historiques.
De Visu propose de nombreuses autres visites, malheureusement souvent en semaine, mais pour les chanceux il est peut être encore temps de participer à quelques unes d'entre elles.
Le Rocky Horror Picture Show c’est quoi? C’est un film musical Américain de Jim Sharman sorti en 1975 et qui a fait un bide total lors de sa sortie. Sans surprise car un mélange de série B, de science fiction, de film d’horreur avec une couche de perversité sexuelle par-dessus, ça ne pouvait pas trop marcher dans les années 70. Et pourtant c’est aujourd’hui un film culte, un des midnight movies les plus connus et plus rentables, qui plus de 40 ans après sa sortie passe encore dans de nombreuses salles de cinéma à travers le monde entier.
C’est simple : le film était tellement décalé, qu’il est devenu culte avec des fans qui connaissaient toutes les répliques et toute la gestuelle de chaque acteur. A force, les fans ont réussis à interagir avec le film en intercalant des dialogues alternatifs entre les répliques des acteurs et des scènes alternatives entre les scènes des acteurs. Aujourd’hui, des équipes entières surjouent le film pendant la représentation avec le concept « ce qui se passe dans le film se passe aussi dans la salle » et j’ai envie d’ajouter : « et plus encore »
Deux types de spectateurs assissent aux séances du Rocky Horror Picture Show : les initiés et les non initiés. Les initiés viennent équipés (voire maquillés, déguisés, grimés…) d’eau (pour les scènes où il pleut dans le film), de journal (pour se protéger quand il pleut), de riz (pour célébrer les mariages), de gants mappa (pour les faire claquer…) car rappelez vous « tout ce qui se passe dans le film se passe aussi dans la salle » Les initiés savent à quel rang se placer pour avoir un niveau d’interaction suffisant : ni trop, ni pas assez : devant il y trop de partouze, derrière il n’y a pas de partouze, au milieu trop d’eau….. Les non initiés ont souvent été amenés par des initiés et ne peuvent rien faire d’autre que subir profiter de la séance. Les non initiés sont souvent des futurs marié(e)s ou des personnes fêtant leur anniversaire car cerise sur le gâteau, il est possible de demander à ce que l’action se concentre sur une ou plusieurs personnes !
Bref, vous l’avez compris les séances du Rocky Horror Picture Show sont mythiques et valent le coup d’être vécues au moins deux fois dans sa vie : en tant que non initiés (mais la c’est râpé pour vous car vous avez maintenant au moins une vague idée de ce qui vous attends) et en tant qu’initiés pour voir la surprise sur le visage de vos amis.
Rocky Horror Picture Show au Studio Galande Vendredi et Samedi à 22h10 42 rue Galande, 75 005 Paris Attention l’équipe animatrice de la séance du vendredi est différente de celle du samedi; perso, je préfère celle du samedi Attention : pensez à prendre vos places bien a l’avance car souvent, le soir meme c’est complet (et pour info si je me souviens bien, ça doit être les seules places de Paris pour lesquelles on peut se faire rembourser si on ne peut pas venir in fine)
Petite annecdote: le film a même été repris dans un épisode de Glee. Non ce n'est pas le lien ci dessous, je ne le trouve pas sur Youtube, mais je ne résiste pas à vous mettre un extrait du film.
Le Jardin Sauvage Saint Vincent est un lieu au cœur de Montmartre, préservé de l’homme où la nature a repris ses droits sur plus de 1 000 m². Resté en friche pendant de nombreuses années, la mairie de Paris a décidé de conserver ce petit coin de nature sauvage tel quelle et de le fermer au public pour le protéger et le conserver.
Le Jardin est exceptionnellement ouvert le mercredi 1 aout à 14h30 grace à l’association Balades aux Jardins
Visite du Jardin Sauvage Saint Vincent Mercredi 1 aout 2012 14h30 Rendez-vous devant la porte du jardin, rue Saint Vincent
Le beau temps arrivant enfin il est possible de délaisser les expos parisiennes et de respirer le grand air : promenades, visites, pique nique…. Il est également possible de combiner l’utile et l’agréable en allant faire de la cueillette en banlieue parisienne.
Le principe est simple : des fermes en périphérie parisienne font pousser fruits et légumes et proposent aux clients de venir les cueillir directement sur place. L’entrée de la cueillette est gratuit, on paye à la sortie en fonction de ce qu’on récolté.
Attention, les prix ne sont pas moins chers que sur le marché, il ne s’agit en aucun cas d’un bon plan pour faire des économies. Dans ce cas, pourquoi aller payer le même prix pour cueillir soit même ses légumes ? Tout simplement pour avoir une occasion de supplémentaire de prendre l’air mais aussi pour profiter du côté champêtre de cette activité, sans compter sur la fierté de pouvoir dire « cette confiture de groseille ? je l’ai faite moi-même avec des fruits que j’ai récolté la semaine dernière…. »
A fin juillet, on peut récolter des fraises, des peches, de la rhubarbe, des carottes, des radis, des navets….. mais aussi des fleurs : des lys, des soucis…. Les sites internet mettent à jour les pages de ce qu’on peut récolter à date.
Pour info, je suis allée à la Cueillette de la Croix Verte à Attainville, mais il y a de nombreux autres lieux de cueillette partout en France.
Le MUR est comme son nom l’indique un mur mais un mur un peu spécial : un Mur Urbain Réactif. Une association propose à des artistes de Street Art de s’exprimer sur un panneau de 3m sur 8 situé à Oberkampf. Les artistes se succèdent les uns après les autres, les techniques se recoupent et s’annulent pour proposer sans cesse une nouvelle œuvre aux passants.
L’association Ever est en action sur le mur depuis jeudi 26 juillet et jusqu’au samedi 28 juillet (soit aujourd’hui, dernière chance pour voir les peintres à l’œuvre)
Toutes les infos sont disponibles sur le site Le MUR, où on peut également y voir des représentations de toutes les œuvres temporaires visibles à un moment où à un autre sur le mur.
Depuis le XIIIème les cœurs et corps des rois sont conservés séparément : les corps allaient traditionnellement à l’abbaye Saint Denis et les cœurs étaient offerts à qui le mourant le souhaitait cad souvent aux Jésuites. Les deux cœurs furent donc longtemps conservés dans l’eglise Saint-Paul-Saint-Louis dans le marais jusqu’à en être délogés par la révolution française.
En 1972, Petit-Badel ex architecte du roi est chargé de fondre les reliquaires de l’église. Il invite deux amis peintres : Alexandre Pau de Saint-Martin et Martin Drolling en ayant déjà en tête l’idée de leur donner les cœurs maintenant séchés. Il savait en effet, que les cœurs écrasés et malaxés dans l’huile donnent un magnifique pigment rouge qui offre un rendu magnifique sur toile.
Martin Drolling avait déjà largement profité de la révolution et récupéré de nombreux cœurs de la famille royale mais il obtient tout de même le cœur de Louis XIII pendant que Alexandre Pau de Saint-Martin récupère le plus gros des cœurs : celui de Louis XIV.
Alexandre Pau de Saint-Martin aurait donc peint avec ses reliques la toile « Vue de Caen » actuellement au musée de Pontoise (mais pas exposée) et Martin Drolling « Intérieur d’une Cuisine » exposée au Musée du Louvre.
De quoi regarder les toiles différents lors d’une prochaine visite au Louvre, car qui sait, peut être que d’autres vestiges humains s’affichent ainsi aux regards de tous?
Et pour en apprendre plus sur cette histoire et le destin des coeurs royaux, je vous conseille d'écouter le podcast de Au coeur de l'histoire de Franck Ferrand : La profanation des tombes royales à Saint Denis.
Transports Exceptionnels de Dominique Boivin Ballet entre une pelleteuse et un homme Lundi 23 juillet 17h et 19h aux Arenes de Lutece Rue des Arenes, 75 005 Paris Entrée Gratuite dans la limite des places disponibles
A la base, il y avait Sylvie Boutet Anarchiste Majorette (SBAM) pour la réhabilitation de la majorette en milieu urbain ! Sylvie n’a pas abandonné son rêve de petite fille et à plus de trente ans continue de défiler dans les rues, en jupette et bottes blanches et bien sûr en faisant tourner son baton. Seule. Sans crainte du qu’en dira t on. Sans crainte du ridicule. Sans aucune crainte.... allez voir les vidéos sur son site, elles valent vraiment le coup!
Son initiative a séduit d’autres adeptes et d’autres majorettes l’ont rejoint dans son délire pour créer « Les Mijorettes : lutter contre la grisaille urbaine !» Ce groupe de majorette complètement déjanté sillonne les rues avant de s’installer sur une place pour démarrer ce spectacle de rue. Ces mijorettes sont bien fatiguées : elles s’essuient le front, elles soufflent, leurs lacets se défont…. une représentation bien étrange jusqu’au moment où on comprend que cela fait parti du show…forcement : Majorette à plus de 30 ans, c’est épuisant !
Accompagné par un « geek-pervers-40 ans toujours puceaux » qui gère la musique, les numéros s’enchainent plus fous les uns que les autres pour le grand plaisir des passants. Bref, un super spectacle bien décalé qui donne envie à chacun de revivre son rêve.