Exposition Bohème au Grand Palais
La seconde grande exposition du Grand Palais pour cette saison est celle qui concerne ceux qui sont aujourd’hui communément appelés les gens du voyage, intitulée « Bohèmes ».
La première partie de l’exposition repose le contexte socio historique de la population tzigane et la seconde partie montre les fantasmes qu’ont déclenchés ces populations auprès des artistes.
On découvre donc en premier lieu que ces peuples gitans n’a pas toujours été considérés comme des va nu pieds ou des voleurs. Bien au contraire, au début du 10ème siècle il s’agissait de gens d’armes du Péloponnèse qui venaient assister les seigneurs francais avant que le roi de l’époque ne fasse envoyer aux galères tous ces gens d’armes qui commençaient à être un peu trop nombreux et à poser une menace potentielle pour son royaume.
Suite à ce « nettoyage » et avec l’époque des lumières qui marque clairement la différence entre ceux qui savent lire et les autres, la situation des tziganes évoluent et ils commencent à être vu comme des être primitifs.
Les peintures reflètent cette évolution de la pensée : pour les femmes, on passe de la représentation d’une femme avec les traits fins à la peau douce à celle d’un être 100% naturel qui met en avant ses atouts. Les bohémiens sont petit à petit associés à des musiciens, des rôdeurs, des filous, des voleurs, des femmes aux seins nus et aux cheveux détachés… idées que l’on voit très clairement sur toutes les peintures.
La seconde partie s’attache plus aux fantasmes que ce peuple (et particulièrement les femmes) a inspiré aux artistes. Dans une scénographie complètement différente, on découvre les grands acteurs de cette période.
Cela commence avec Carmen, la gitane par excellence. A noter, la peinture de Regnault « La Gitane » dont la peinture sert actuellement à illustrer le livret de Carmen distribué à l’Opéra de Paris cette saison. On découvre également de nombreux schémas de Hohenstein ayant servis pour la création des décors et costumes de la création à l’opéra.
Rimbaud, Baudelaire…. Chacun y va de son interprétation et la bohème en devient un mode de vie : ces artistes maudis dans leur atelier mal chauffé deviennent un symbole de la bohème. Cette seconde partie se termine avec une mini rétrospective sur la situation des gitans pendant la seconde guerre mondiale : emprisonnés mais relâchés temporairement pour participer à un film de Leni Riefenstahl, conspués mais dont les peintures ont été présentés lors de l’exposition d’Hitler sur les arts dégénérés.
Une bien belle exposition très intéressante avec son côte ambivalent… à faire bien sûr en visite guidée (comme toujours) pour en comprendre pleinement tous les aspects.
Bohèmes au Grand Palais
Jusqu’au 14 janvier 2013
Ouvert tous les jours de 10h à 20h, sauf le mardi, nocturne le mercredi jusque 22h
Plein tarif 12€
Entrée Place Clemenceau, Paris 8ème